Pleine Conscience et Psychologie

La méditation de pleine conscience comme outil thérapeutique

Lecture

J. Kabat Zinn, Où tu vas, tu es, J’ai lu, bien être, 1994.

M.B. Rosenberg, les mots sont des fenêtres, La Découverte, 1999. J. Kabat Zinn, Où tu vas, tu es, J’ai lu, bien être, 1994

CHRISTIAN HOENNER ET PHANIE RIDEL, Soulager la douleur grâce à la méditation. Josette Lyon, 2015

Thich Nhat Hanh, Manger en pleine conscience, Pocket, 2016.

Sciences et Avenir (décembre 2019) : avec le Pr. Steven Laureys : neurosciences et méditation : contrôle de soi, attention, bien-être, les risques et erreurs à éviter.

 

 Psychologie de la santé et psychologie cognitive

Dans son article « Les approches psychothérapeutiques basées sur la pleine conscience  (dans la revue Médecine & Hygiène « Psychothérapies »
2011/3 Vol. 31), G. Bondolfi écrit : 

« En d’autres termes, les phénomènes qui entrent dans le champ de la conscience du sujet pendant la pratique de la méditation, telles les perceptions, les cognitions, les émotions ou les sensations physiques, sont observés très soigneusement, mais ne sont pas évalués en tant que phénomènes bons ou mauvais, justes ou faux, ou encore importants ou insignifiants: il s’agit d’un désengagement de notre tendance habituelle à juger, à contrôler ou à orienter l’expérience de l’instant présent, d’une posture de l’esprit «non élaborative », dans laquelle on ne cherche pas à analyser ou à mettre en mots, mais plutôt à observer et à éprouver. Ainsi définie, la PC serait l’observation sans jugement du flot continu des stimuli internes et externes tels qu’ils surgissent (Baer, 2003). »

C. Berghmans et C. Tarquinio définissent comme suit la pleine conscience dans le domaine de la psychologie de la santé :

  • un état dans lequel le sujet est hautement conscient du moment présent, le reconnaissant et l’acceptant ;
  • un état dans lequel l’esprit du sujet ne se laisse pas accrocher ou n’est pas parasité par des pensées, sensations ou émotions à propos d’expériences présentes, passées ou d’attentes futures qui surgissent ;
  • un état dans lequel le sujet fait attention (observation) à l’expérience présente de manière vigilante ou encore au flux de stimuli continu interne et externe au fur et à mesure de son apparition dans une optique de non jugement et de non évaluation ;
  • un état d’esprit qui met en valeur la conscience, l’attention et l’habileté à se dégager de schémas de pensées non adaptatifs qui rendent l’individu vulnérable à des états de stress et à d’autres états pathologique.

« Méditation de pleine conscience et psychothérapie dans la prise en charge de la santé et de la maladie », Santé Mentale du Québec, 2010, vol.35

Ainsi, la pratique régulière de la méditation de pleine conscience est reconnue pour favoriser l’identification et la régulation des émotions et pour améliorer la concentration et l’attention.

Elle est par ailleurs conseillée pour les indications thérapeutiques suivantes : le stress, l’anxiété, la dépression, les douleurs chroniques, l’hyperactivité et les addictions.

La méditation de pleine conscience a fait l’objet d’un outil thérapeutique  inauguré dans les années 1970 par le Dr J. Kabat-Zinn (clinique du stress, Massachussetts, EU) et mise en pratique grâce au programme appelé MBSR (Réduction du Stress Basée sur Mindfulness). Celui-ci se compose de 8 séances et est destiné aux particuliers.

Il propose un ensemble de pratiques d’origine bouddhiste, laïcisées, simplifiées et validées par les sciences, adaptées à notre société occidentale.

La dépression

Un des aspects cliniques de la dépression est son caractère récurrent. Des études scientifiques montrent que « seuls 50 % des patients traités pour un épisode dépressif progressent vers une rémission et/ou une guérison, 30% des sujets traités n’atteignent qu’une rémission partielle ; la persistance de symptômes résiduels de ;la dépression augmente le risque de rechute » (G. Bondolfi Revue Médicale Suisse, 2002, vol.2) ;

A la fin des années 1990, un programme Mindfulness a été réalisé par trois chercheurs en psychologie cognitive (Z. Segal, M. Williams et J. Teasdale) afin d’éviter les récidives dépressives, intitulé  MBCT : Thérapie Cognitive Basée sur la pleine conscience (Mindfulness). Cette application emprunte aux TCC (dispensées par les psychologues) des éléments de travail cognitifs. Ce programme permet de réduire le nombre de récidives  d’épisodes dépressifs. il s’adresse par ailleurs à toute personne souhaitant améliorer la gestion de ses émotions ou réduire son anxiété.

à propos de la dépression…

Un des aspects cliniques de la dépression est son caractère récurrent. Des études scientifiques montrent que « seuls 50 % des patients traités pour un épisode dépressif progressent vers une rémission et/ou une guérison, 30% des sujets traités n’atteignent qu’une rémission partielle ; la persistance de symptômes résiduels de ;la dépression augmente le risque de rechute » (G. Bondolfi, Revue Médicale Suisse, 2002, vol.2) ;

Autres domaines d’applications

Depuis le programme MBSR, d’autres applications ont vu le jour

  • MB-EAT de Jean Kristeller sur l’alimentation et la pleine conscience ainsi que le ME-CL (Mindful Eating Conscious Living) du Dr Jan Chosen-Bays
  • MBRP (Mindfulness-Based Relapse Prevention) sur le traitement des addictions par psychologue G. Alan Marlatt
  • TCD (Thérapie cognitive Dialectique) par Marsha Lineham pour les patients « border line »
  • pleine conscience pour les seniors par B. Zellner et C. Masken
  • « L’attention ça marche » pour les enfants et adolescents, par Eline Snel